Depuis 2012 et le sommet de la Terre Rio+20, Montpellier et Rio de Janeiro sont officiellement liées par un jumelage. Ce que l’on sait moins, c’est que les liens entre l’ancienne capitale brésilienne et la métropole languedocienne sont anciens et ont influencé l’évolution politique du pays. C’est sur les bancs de la plus ancienne université de médecine d’Europe que serait née l’idée d’une conjuration à visée indépendantiste, l’inconfidencia mineira, fortement influencée par les idées des Lumières.
https://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1990_num_282_1_1400
Selon Vamireh Chacon (op.citée) « Les adeptes de la philosophie des Lumières étaient nombreux dans le Minas Geraïs parmi les gros propriétaires, les possesseurs de mines et surtout parmi les magistrats. Plusieurs avaient étudié en Europe« . D’aprés ce même auteur, le principal lien avec l’étranger était Montpellier « dont l’université accueillait plusieurs brésiliens.
D’après les compte-rendu du procès de l’inconfidencia mineira, un certain José Joaquim da Maïa, devenu médecin à
Montpellier en 1787, avec plusieurs autres collègues brésiliens, aurait été un des maitres à penser de ce mouvement révolutionnaire. Da Maïa était fils d’un entrepreneur, peut-être franc-maçon. Grâce à ses amitiés dans les milieux bourgeois révolutionnaires français, il allait pouvoir rencontrer Thomas Jefferson à plusieurs reprises.
Il allait faire parvenir à Tiradentes, le chef de la conjuration mineira, des ouvrages rédigés en français issus de la pensée des Lumières et qui allaient nourrir la pensée du mouvement contestataire.
Malheureusement, en 1789, à la suite de la dénonciation d’un des membres de la conjuration, tous les conjurés furent arrêtés, emprisonnés ou déportés. Le héros Tiradentes fut écartelé et sa tête fut exposée en place publique.