- Un patrimoine d’une richesse incommensurable pour l’humanité est en train de partir en fumée. Des feux d’origine naturelle et anthropique sont en train de ravager un espace à la biodiversité inégalée.
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- https://www.youtube.com/watch?v=9bZqT0okQgs
- Le Pantanal apparaît comme le paradis des ornithologues et des pécheurs. Ce biome de 200 000 km², le plus petit du Brésil, est constitué de la plus vaste plaine inondable du monde répartie entre le Brésil, la Bolivie et le Paraguay. Influencé sur ses marges par les biomes amazonien, de la forêt atlantique et du Cerrado, le Pantanal a pour caractéristique première de proposer en grand nombre des espèces menacées dans les autres biomes. On y trouve 463 espèces d’oiseaux, 263 espèces de poissons, 41 espèces d’amphibiens, 113 espèces de reptiles, et 132 espèces de mammifères. L’observation des animaux, particulièrement en saison des pluies est bien plus aisée qu’en Amazonie car la végétation y est plus rase et les zones d’observation elles-mêmes sont bien plus accessibles que celles d’Amazonie. Aujourd’hui, les images satellites de l’Embrapa attestent d’une conservation du biome originel à 86%. Cependant, ce paradis naturel est également en danger. Les deux Etats qui se partagent le Pantanal, le Mato Grosso et le Mato Grosso do Sul, sont parmi les plus importants producteurs agro-alimentaires du pays. L’agriculture intensive tend à impacter ce biome jusque-là relativement protégé. Le Mato Grosso, historiquement est un producteur de bovins et les plus grands fazendeiros sont souvent proches de la « bancada ruralista », c’est-à-dire les élus et lobbyistes agricoles au parlement brésilien. La surpêche, la chasse légale et illégale, l’orpaillage, l’exploitation des Cerrados pour produire du soja transgénique sont la cause de la diminution rapide de la biodiversité. Aujourd’hui, les incendies risquent de détruire un des derniers paradis sur terre, dans l’indifférence d’un gouvernement brésilien pour qui la nature n’a d’intérêt que si elle rapporte à court terme.