110 ans de présence japonaise au Brésil

En 1908, le navire japonais Kasato-Maru accostait au port de Santos et débarquait 781 immigrants de l’empire du soleil levant. (https://www.br.emb-japan.go.jp/110anos/index.html). Peu connu, cet épisode de l’histoire des relations nippo-brésiliennes n’est pourtant pas anodin. Un précédent article de Tiradentes rappelait l’importance de la communauté libanaise et son apport en termes culturels, économiques et politiques. Si la présence japonaise est moindre que celle des descendants du pays du cèdre, elle est loin d’être négligeable. Aujourd’hui, plus d’1.6 millions de Nissei (Japonais de l’étranger) vivent et travaillent au Brésil, majoritairement dans l’Etat de Sao Paulo et dans le Parana. La population d’origine japonaise au Brésil est la première communauté nippone « hors les murs ».

Cette histoire de l’immigration japonaise va naître à Paris en 1885. Le 5 novembre de cette année, les plénipotentiaires japonais et brésilien signaient un traité d’amitié, de commerce et de navigation. L’ère du Meiji, initiée en 1860, signifiait littéralement l’ouverture de l’empire japonais et son entrée dans le processus de développement qui allait arrimer le Japon dans la Triade, concept créé en 1985 par l’économiste japonais Kenichi Ohmae. La démographie galopante d’alors représentait un risque non négligeable d’explosion sociale. L’émigration nippone vers l’étranger apparaissait dés lors comme une « soupape de sécurité ». L’empire brésilien, qui n’allait survivre que trois ans après la signature du traité ne voyait pas de manière positive l’immigration d’une main d’œuvre asiatique. Pourtant, l’abolition de l’esclavage en 1888 allait hâter la venue des immigrants d’extrême Orient. Le Brésil avait besoin de main d’oeuvre pour remplacer d’une part les esclaves affranchis qui avaient fui les conditions de vie et de travail épouvantables dans les plantations de café et de cannes à sucre, et d’autre part, pour assurer les développement d’un pays qui avait cruellement besoin de bras.