« Afin d’encourager les démarches véritablement vertueuses en matière agricole, il faut structurer les initiatives locales, en associant élus, professionnels, syndicats, acteurs consulaires et société civile. » Jacques Loic / Photononstop
La communauté internationale et la société civile brésilienne ont tancé le Brésil pour son projet de « loi du venin » qui, sous la pression du banc des ruralistes au Congrés (bancada ruralista, NDLR), a considérablement facilité la mise sur le marché de nouveaux produits « phytosanitaires » (en interdisant au passage l’utilisation du vocable « agrotoxique ») et simplifié leur usage en rendant caduque l’obligation de l’aval d’un ingénieur-conseil avant utilisation. Aujourd’hui, c’est l’Assemblée nationale française qui « a augmenté de trois ans l’interdiction de la fabrication sur le sol français de pesticides vendus en dehors de l’Union européenne, à 2025, en ajoutant une dérogation pour certaines entreprises, ce qui a suscité des divergences jusque dans la majorité. La mesure a été votée dans le cadre de l’examen en nouvelle lecture du projet de loi Pacte sur les entreprises ». (ww.lemonde.fr/planete/article/2019/03/16/l-assemblee-decale-de-trois-ans-l-interdiction-de-la-production-de-certains-pesticides). Comme le faisait remarqué l’homme politique le plus populaire de France, Nicolas Hulot, « Pendant que les citoyens marchent, les lobbys des pesticides avancent et le gouvernement recule » (ibidem). Ce vote en première lecture a ainsi repoussé une des clauses de la loi Egalim (Agriculture et Alimentation) qui fixait à 2022 l’interdiction de la production, du stockage et de la vente de produits phytopharmaceutiques destinés à des pays tiers et contenant des substances prohibées par l’UE. Alors que certains dénonçaient un chantage à l’emploi, R.Lescure, le rapporteur de la loi défendait lui le bien fondé de cet amendement « Si on supprime du jour au lendemain la production », le danger c’est que celle-ci « se déplace de quelques centaines de kilomètres et que l’impact pour l’environnement soit nul ». Cette loi propose aussi des dérogations dans le temps aux entreprises qui s’engagent via la signature d’une convention de transition. Cette dernière clause a causé des divergences jusque dans la majorité. Alors que Monsanto vient d’être à nouveau condamné par un tribunal de Californie pour le rôle du glyphosate sur certains cancers, certaines mesures prises par nos politiques qui se présentent comme des acteurs dans la lutte contre le changement climatique ont de quoi laisser le citoyen perplexe. Pusillanimité, vous avez dit ?