L’ancien capitaine parachutiste, nostalgique des années de plomb brésiliennes où on aurait « torturé mais pas assez tué » n’a jamais caché sa méfiance envers la culture. L’abborhation des tenants des régimes autoritaires pour la culture n’est un fait connu et reconnu. Hassan II avait fait disparaitre la philosophie des enseignements universitaires. Cette ontologie qui aurait pû remettre en cause la sacralité de l’ordre établi n’avait pas lieu d’être. Le président-parachutiste avait dans ses projets la destruction pure et simple d’une partie des sciences humaines en les retirant des cursus de l’enseignement public. Exit la sociologie, la philosophie ? C’était sans compter sur la résistance des étudiants, des enseignants et d’une partie de la société civile qui ne comptait pas se laisser départir des précieux acquis de la période Lula. Aujourd’hui, c’est à la culture stricto sensu qu’il s’en prend en bloquant l’attribution d’un fonds de 750 millions d’euros dédié à la culture dans les collectivités territoriales brésiliennes. Jair Bolsonaro aurait argué pour justifier son véto d’une incompatibilité avec l’intérêt public. On ne peut s’empêcher de penser à cet aphorisme apocryphe de l’écrivain nazi Hanns Jost, souvent attribué. Goering ou Shirach : « quand j’entends le mot culture, je sors mon revolver ». Nul doute que le prochain président saura valoriser cette impalpable substance nécessaire à l’épanouissement de toute société.