Lula l’ancien président brésilien et favori des élections présidentielles à venir a annoncé son soutien, presque sans surprise, à Jean-Luc Mélenchon. En certains points, les visions des deux hommes sont proches. La défiance vis à vis des Etats Unis en politique étrangère, la volonté de redistribuer les bénéfices des grands entreprises sur le facteur travail sont quelques uns des concepts princeps du programme des deux politiciens. Pourtant, Lula aurait beaucoup à transmettre à son ami français sur les nécessaires concessions à la Real politik. Les théories ne pèsent souvent pas lourd face aux réalités du terrain. Lula était plébiscité par les capitaines d’industrie et autres capitalistes. Il faut se rappeler que les années 2000 étaient celles de l’émergence économique du Brésil et les FTN brésiliennes et étrangères étaient partie prenante d’une croissance dont l’équipe de Lula avait choisi de redistribuer, certes timidement, les fruits dans le secteur social. S’il est peu probable que Jean-Luc Mélenchon soit élu, les partages et échanges entre deux monstres sacrés, certes un peu vieillissants, peuvent participer d’une nouvelle ligne de gouvernance, par-delà les frontières, pour rappeler que certaines problématiques sont de plus en plus universelles, la mondialisation faisant fi des frontières. L’exemple de l’Ukraine renforce, au seul vu de la minute, cette nécessité de penser urbi et orbi.