C’est en tout cas en partie la thèse de Jean-Paul Démoule. Il est vrai que la maîtrise de l’agriculture par l’homme sédentarisé au néolithique va lui permettre de s’affranchir en partie des aléas climatiques et naturels et de mieux se nourrir. Ce faisant, il va organiser une prédation sur son environnement dont l’impact ne sera pas négligeable dès les débuts du néolithique. La civilisation du riz, née d’une longue pratique d’aménagement des terres et des eaux va permettre rapidement d’abriter et de nourrir des densités de population importantes. L’impact environnemental va alors se retranscrire par une perte de biodiversité et une pollution croissante. Les extinctions d’espèces vont se succéder. La mise en coupe réglée du Brésil et de nombre de forêts primaires dans le monde ne serait que la suite logique d’une longue domination de l’homme sur la nature. Peut-on limiter ce phénomène, à défaut de l’inverser ? L’homme du néolithique ne voyait à travers cette mise en valeur de l’espace qu’un moyen de survie. l’Homo economicus moderne n’y voit souvent qu’une opportunité économique, préférant souvent la lucrative monoculture d’exportation des déserts verts à l’agriculture vivrière des villages, de surcroît plus adaptée aux conditions bioclimatiques. S’il n’est pas trop tard, il faut repenser le rapport homme/environnement. La véritable révolution verte ne pourra être que si on met sur un pied d’égalité l’absolue nécessité de nourrir dignement tous les hommes et la mise au centre de nos écosystèmes la nature elle-même.