Frédéric de Saint Jean, lors des dernières journées de Darb, évoquait la généralisation d’un néolibéralisme autoritaire qui a fait du covid son allié opportuniste et remis au goût du jour l’aphorisme médiéval « travaillez, prenez de la peine » mais auquel on aurait rajouté une partie d’un slogan de mai 68 « …et consommez en vous taisant ». Pourtant, de nombreux exemples montrent que cela ne saurait être une fatalité. Un article du Monde du 10 juillet 2020 (« au Brésil, jair Bolsonaro reçoit une livraison d’antifascisme ») illustre désormais l’entrée en résistance des « travailleurs lowcost ». Dans les pays qui ont vu naître la pensée d’Adam Smith et de Milton Friedman, l’entreprise et le système éponyme Uber sont l’objet de procédures judiciaires qui rappellent que la protection sociale est un devoir pour l’employeur et un droit pour l’employé. Au Brésil, un collectif de livreurs antifascistes va regrouper les doléances contre le gouvernement Bolsonaro : une lutte contre le « fascisme » d’État que le président d’extrême droite rêve d’ériger en modèle de gouvernance, et des revendications pour une société plus sociale et un état plus redistributeur quand le néolibéral Paul Guedes, Chicago boy et ministre de l’économie s’évertue de détruire les derniers vestiges sociaux des gouvernements démocratiques de FHC, Lula et Dilma Rousseff.