« Le Covid19, et alors ? » La revue « the Lancet » fustige l’incompétence morbide de Bolsonaro

Il y a une dizaine de jours, la revue britannique « The Lancet » a écrit un violent réquisitoire contre l’incompétence morbide et mortelle du président d’extrême-droite, relayé par de nombreux médias.

https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31095-3/fulltext

Il faut dire que la revue est plus connue pour l’excellence des articles scientifiques qu’elle publie que pour ses prises de positions politiques et/ou géopolitiques. Et si « The Lancet » sort de sa réserve, c’est que le Brésil s’engouffre chaque jour un peu plus dans un cataclysme sanitaire. Confirmant certaines de nos remarques antérieures sur l’insuffisance en lits de soins intensifs publics (SUS) dans de nombreux Etats brésiliens, ainsi que leur concentration en de trop rares lieux (500 municipes seulement sur 5500 en disposeraient), The Lancet rappelle que le taux de transmission du Covid19 au Brésil est le plus élevé du monde (R= 2.81). Il faut 5 jours seulement pour que le nombre de décés liés au covid19 double. Pourtant, Bolsonaro continue à pousser les Brésiliens à vaquer à leurs occupations (économiques) habituelles. Pis, il va voir ses « fans » qu’il encourage à se réunir au « planalto » à Brasilia et se prête avec grâce (et inconscience…) à l’exercice présidentiel du bain de foule ! La situation risque (si elle ne l’est pas déjà) de devenir hors de contrôle. Il y a plus de 1000 décès par jour liés à l’infection et certaines études épidémiologiques prévoient un nombre de décès bien supérieur à celui des Etats-Unis. Les habitants des favelas, abandonnés par les services publics dans le plus grand dénuement, ne trouvent la survie qu’en travaillant à l’extérieur, au risque de se contaminer ou contaminer leurs proches. L’aide octroyée, si elle a le mérite d’exister, est trop faible pour correspondre à la réalité de la couverture des besoins primaires. Si la logique de la mondialisation explique la présence de nombreux foyers épidémiques dans les métropoles brésiliennes, en particulier Rio et Sao Paulo, de plus en plus de cas sont identifiés dans des villes de plus en plus petites et de plus en plus éloignés des grands centres urbains. Et c’est d’ailleurs en ces lieux reculés que le taux de contamination est le plus élevé. Prendre en charge des patients des zones rurales profondes va s’avérer difficile, limitant les chances de survie les malades les plus atteints. Les Amérindiens risquent d’être confrontés à un nouveau « génocide d’Etat » car les invasions encouragés par Bolsonaro ont multiplié les assassinats perpétrés envers les Indiens ces dernières semaines et les interactions ont également multiplié les infections par covid des Indigènes, oubiés du système de santé brésilien. La revue conclut son éditorial par « Le Brésil, en tant que pays, doit s’unir pour donner une réponse claire au « Et alors ? » de son président. Bolsonaro doit changer radicalement de cap ou doit être le prochain
à dégager ».

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