Cet article du Monde rappelle,  aprés le Maroc et le Brésil (voir notre dernier article), la dimension mondiale de cette pandémie du covid19, ainsi que les défis spécifiques auxquels sont confrontés les pays du Sud face à la prévention et au traitement.

https://www.lemonde.fr/international/article/2020/03/27/coronavirus-en-inde-l-impossible-confinement-des-pauvres_6034596_3210.html

Comme le B (Brésil) et le C(Chine), des BRICS, l’Inde est un autre géant démographique en proie à la pandémie du Covid19. Avec une population proche de celle de la Chine, l’Inde ne dispose ni d’une grande capacité organisationnelle et/ou coercitive de l’Etat (hélas démesurée dans un système dictorial comme la Chine) ni d’une grande capacité redistributrice qui permettrait à la grande majorité de la population du sous-continent de subvenir à ses besoins primaires et secondaires. L’Inde est le plus grand pays pauvre de la planète. 30% de la population est constituée de migrants intérieurs, 90% des actifs sont dans le secteur informel ce qui en gros revient à dire : pas de labeur, pas d’argent, pas de nourriture. Et le parti communiste indien de tancer le gouvernement sur les aides dérisoires alouées aux plus pauvres qui ne survivent que grâce aux distributions qutoidiennes de repas.

Une travailleuse migrante porte ses affaires sur la route de New Delhi à son village, le 26 mars. DANISH SIDDIQUI / REUTERS

L’article évoque ces millions de migrants qui reprennent le chemin du retour comme un exode vers leur lieu d’origine, leurs baluchons sur la tête comme seul viatique. Comment ne pas s’inquiéter sur l’avenir potentiellement funeste de ces colonnes de déplacés, qui, comme en Europe en 1940, semble fuir un ennemi qui est d’autant plus dangerereux qu’il est invisible et risque de ne pas trouver d’armée capable de le stopper, le système de santé indien étant ce qu’il est. La notion de distance sociale est-elle envisageable dans un pays de plus de 1.2 milliard d’habitants où une partie des habitants vie de manière précaire ? Il faut bien aujourd’hui répondre de manière globale à un problème global. Les pays du nord, le monde globalisé, capitaliste en a-t-il les moyens mais surtout la volonté ?