Cet article du Monde analyse les causes de l’augmentation récente du prix de la viande au Brésil, où sa consommation reste encore assimilée à une certaine réussite sociale. Les « churrascarias » (restaurants de viande grillée) y sont des institutions où on mange en famille. Dans une chaîne de restaurants connue, les serveurs livrent un adroit ballet avec leurs pièces de viandes qu’ils découpent à la demande, dans leur costume gaucho, dans un cadre luxueux. Pourtant, c’est bien l’augmentation du prix de la viande de 30 ou 40% qui risque d’amener une dimension symbolique nouvelle à une crise qui s’éternise. Les incendies de l’été avaient montré les pratiques peu écologiques des éleveurs qui brûlent la forêt pour en faire des pâturages. Las, cette course au profit n’a pas pour but de répondre à la demande locale…mais à la forte demande chinoise, qui absorbe une grande part des exportations brésiliennes. Les classes sociales les plus fragiles mais également les classes moyennes en situation de déclassement, selon l’auteur de l’article, risquent de ne plus pouvoir d’acheter de la viande de bœuf, alors que le pays est le premier producteur mondial. C’est toute une conception de l’économie qu’il faut repenser, en mettant l’homme et la planète au centre. La forêt brûle et grand mère libérale se peigne, aurait-il dit en d’autres temps !