La vague démocratique progressiste qui a conquis le sous-continent latino américain depuis les années 90 semble avoir fait long feu. Exit l’Uruguay « OVNI » stable, riche et de gauche, comme le décrivait un article du Monde. Exit, l’Equateur du francophile Rafael Corea, dont le vice président se prénommait Lenin. Exit les fols espoirs du Brésil de Lula. Certes, quelques populistes comme Chavez, Ortega ont fait office d’alchimistes en prétendant transformer en or républicain quelques métaux politiques illiberaux, mais l’essentiel semblait sauvegardé. La destitution controversée d’Evo Morales, son départ chaotique et précipité d’un aéroport entouré par une armée bolivienne qui semblait avoir repris ses droits « pré-démocratiques », elle-même entourée par une foule hostile prête à en découdre pour protéger « son »président, n’était pas sans rappeler une pax americana, sous l’œil protecteur du grand frère américain. l’ère Trump semblait sonner le rappel de la doctrine Monroe, du nom d’un président américain, qui en 1825, brocardait à l’Europe et au monde, que du grand Nord canadien jusqu’en terre de feu, c’était bien l’oncle Sam qui fixait les règles du jeu. De refus de survol du territoire en interdiction d’atterrissage pour ravitaillement, c’était bien la carte d’une Amérique latine nouvelle qui se redessinait jusqu’à la destination finale mexicaine. Ce Mexique, si loin de Dieu et si proche des États-Unis…Cette fois cependant, le printemps des peuples latino, que tiradentes-geographie a largement commenté, rappelle que désormais, on ne peut fixer de règle du jeu sans son approbation.