Cet article du Monde va à l’encontre d’un poncif : celui d’une fragilité sociale qui rendrait les citoyens latino américains issus des classes les plus fragiles peu sensibles aux questions environnementales. La sensibilité aux problèmes du dérèglement climatique serait l’apanage de classes moyennes occidentalisées. La progression du niveau d’éducation, l’engagement de la société civile pour toutes les grands problématiques du moment va rendre caduque cette vision réductrice de peuples qui luttent d’abord pour subvenir à l’urgence du moment, c’est à dire les besoins primaires et secondaires. Cette prise de conscience environnementale s’explique en premier lieu par l’exposition aux risques environnementaux des plus pauvres. Historiquement, l’habitat spontané (favelas, tugurios, ciudades jovenes, ranchos…) se trouve sur des zones impropres à la construction (pentes, lits de rivière comme les mocambos de Recife). La multiplication des évènements climatiques extrêmes (sécheresse, inondations, cyclone) rend les pays et les populations plus sensibles à leur impact. L’investissement des États dans les nouvelles énergies, le génie écologique, le bio et les produits manufacturés « durables » aura ici une double dimension : elle préservera à long terme des territoires de plus en plus exposés et permettra de relancer des économies essoufflées après une décennie de croissance et d’émergence. La green economy apparaît alors comme un potentiel important de développement durable.
Amérique latine : « Les revendications de nature sociale ne signifient pas que les populations soient indifférentes aux enjeux du changement climatique »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/06/amerique-latine-les-revendications-de-nature-sociale-ne-signifient-pas-que-les-populations-soient-indifferentes-aux-enjeux-du-changement-climatique_6021958_3232.html
via Le Monde