A la suite de nos remarques antérieures sur la situation au Chili, force est de constater que la crise actuelle au Chili, au bord de l’implosion, est perçue par une grande majorité des opposants, comme le fruit d’un système politique inique, incapable d’apporter à la majorité du peuple des conditions de vie décentes, issues d’une redistribution partielle des richesses produites. Le « miracle économique » chilien ne serait-il qu’un mirage ? Celui d’un néo-libéralisme qui porterait son propre deuil, selon la terminologie marxiste ? L’IDH relativement élevé du pays ne cache-t-il pas d’inavouables inégalités ? Celle d’un pays où se soigner dignement, bénéficier d’une retraite décente ou avoir accès à un système éducatif digne de ce nom devient aujourd’hui un luxe réservé à quelques « happy few » ? Comment le président Pinera, issu des rangs de la grande bourgeoisie d’affaire, va-t-il répondre à cette demande démocratique populaire, celle d’un changement de constitution ? Benjamin Constant rappelait que dans la démocratie des Modernes, ce sont les représentants du peuple qui décident. Or, au Chili, l’opinion est historiquement fragmentée en deux groupes que tout semble opposer. Chaque changement semble alors confronter une partie du peuple à l’autre, comme en 1973, lors du coup d’état de Pinochet. L’impétrant sait que l’histoire s’apprend mais qu’elle ne se répète pas ! Puisse-t-il en être ainsi aujourd’hui !

Chili : « La demande d’une nouvelle constitution condense les revendications des protestataires »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/08/chili-la-demande-d-une-nouvelle-constitution-condense-les-revendications-des-protestataires_6018512_3232.html
via Le Monde