Le Chili proche de la guerre civile : des racines du mal qui remonteraient à Pinochet ?

A l’heure où les lycéens qui ont choisi la spécialité « Histoire, géographie, géopolitique, sciences politiques » étudient les origines et les conséquences du coup d’état de Pinochet en 1973, renversant le président démocratiquement élu Salvador Allende, l’historien de l’IHEAL, Olivier Compagnon proposait une analyse de la crise actuelle chilienne qui semble donner raison à Karl Marx. Le capitalisme et le libéralisme concourreraient à la destruction des sociétés. (lemonde.fr/international/article/2019/10/22/au-chili-le-soulevement-est-le-produit-de-quarante-ans-d-orthodoxie-neoliberale_6016433_3210.html).

Un manifestant à Valparaiso, au Chili, le 20 octobre 2019.

Source : JAVIER TORRES / AFP

Les mêmes enseignements de spécialité rappelaient à nos têtes blondes deux éléments majeurs pour la compréhension de la crise actuelle. La société chilienne est historiquement profondément clivée (bien au-delà d’une opposition simpliste droite/gauche) et elle est un laboratoire in situ du néolibéralisme depuis 40 ans. Les « Chicago boys » de Milton Friedman, appelés par la junte fasciste, ont appliqué avec zèle les PAS (politiques d’ajustement structurel) de la Banque Mondiale et du FMI. Les nationalisations réalisées par le docteur « Chicho » Salvador Allende allaient être privatisées avec autant de zèle que celui que mettait Pénélope à défaire la nuit le bel ouvrage qu’elle réalisait la journée. Olivier Compagnon rappelle que le retour de la démocratie n’a pas remis en cause ce système économique, même durant la mandature de la socialiste Michèle Bachelet. Le « miracle économique » chilien, vanté depuis plusieurs décennies, ne serait que le fruit d’une tendance haussière du cours des matières premières. Malgré un PIB par habitant le plus élevé d’Amérique latine, le Chili est aussi, à l’image du Brésil, un pays aux violentes inégalités sociales. Une oligarchie de 20 familles contrôlent une partie de la richesse du pays alors que prés de 20% des chiliens vivent en dessous du seuil de pauvreté. https://www.la-croix.com/Monde/ingredients-crise-sociale-Chili-2019-10-22-1301056010

Le système de santé par capitalisation, hérité de la dictature, précipite les retraités dans la pauvreté. Enfin, les mesures visant à augmenter certains services de base, prises par le président conservateur Pinera, milliardaire réélu, ont fait éclater au grand jour toute une rancoeur tue depuis longtemps. Les systèmes de santé et scolaires sont chers et de moins en moins accessibles. La violence de la répression policière, la dialectique utilisée par le président chilien lui-même, semblent rappeler les tristes heures du régime Pinochet. (op.citée)

Face au soulèvement, des soldats ont été déployés dans les rues de la capitale chilienne Santiago, le 21 octobre.

PEDRO UGARTE / AFP

Enfin, last but not least, comme au Brésil, une partie des Chiliens sont nostalgiques de l’ère Pinochet, synonyme pour beaucoup d’entre eux de sécurité, d’ordre et de croissance économique. Le clivage qui a violemment divisé les Chiliens dans les années 70 semble de nouveau confronter deux visions sociales et sociétales radicalement opposées. Souhaitons que l’histoire ne se répète pas !

 

 

https://murpeint.wordpress.com/2017/11/10/qr-20-pessac-ville/

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