Une pièce a fait l’unanimité lors de ses 5 représentations au festival d’Avignon du 8 au 12 juillet. La Brésilienne Christine Jetahy a surpris et charmé avec son « présent qui déborde, notre Odyssée II », pièce multimédia, « hybride » entre cinéma documentaire et théâtre, jouée par de vrais réfugiés, filmés chez eux, au Liban, en Palestine, en Afrique du Sud ou en Amazonie. Ôde à la tolérance et à la résistance contre un monde qui se ferme de plus en plus à la solidarité, cette pièce entre en résistance contre ceux qui veulent réduire la culture et les humanités à portion congrue au Brésil.
Ces vrais réfugiés sont de vrais acteurs. Symboliquement, ces artistes-réfugiés vont lire des textes « dans leur propre langue, des extraits de l’Odyssée de Homère, puis leur propre odyssée d’exil, de Yara la Syrienne emprisonnée à Damas à deux membres des Kayapós, en Amazonie, en passant par des réfugiés du Malawi et du Zimbabwe en Afrique du Sud » . ww.la-croix.com/Culture/A-Avignon-voix-anti-Bolsonaro-depeint-exil-chez-soi-2019-07-11-1301034817. Puis, ils vont sortir de leur monde « imaginaire » pour se mélanger au public, quelquefois le faire danser, pour mieux faire comprendre leur véritable histoire. L’exil, l’exode n’est pas que celui des réfugiés. Christine, fille d’opposants au régime militaire, a été rapidement rattrapée par l’histoire de son pays qui semble bégayer avec l’élection du président d’extrême-droite, Jaïr Bolsonaro. » Le Brésil est mon Ithaque (l’île natale d’Ulysse) mais l’exil, ce n’est pas uniquement à l’étranger mais dans son propre pays », dit-elle, citant « les Indiens en Amazonie, poumon du monde, menacés de génocide » (op.citée).
Cette pièce apparaît comme un acte de résistance contre la chasse aux sorcières lancée contre les intellectuels, accusés d’être des promoteurs du marxisme culturel que le nouveau président veut éradiquer.