Alors que la COP24 va accueillir dans quelques jours les experts du GIEC et les dirigeants politiques de la planète à Katowice en Pologne, pour présenter les travaux et les engagements des pays vis à vis du changement climatique, le Brésil a fait savoir qu’il n’organiserait pas la COP25. « En raison de restrictions budgétaires (…) et du processus de transition avec la nouvelle administration qui prendra ses fonctions le 1er janvier 2019, le gouvernement brésilien s’est vu contraint de retirer son offre de recevoir la COP25 », a expliqué le ministère des affaires étrangères dans un communiqué quelque peu laconique. (www.lemonde.fr/climat/article/2018/11/28/lutte-contre-le-changement-climatique-le-bresil-renonce-a-accueillir-la-cop25-en-2019_5389989_1652612.html)
Cette annonce n’a pas surpris spécialistes et profanes. Climatosceptique assumé, le nouveau président brésilien veut entreprendre un virage radical par rapport à ses prédecesseurs. Selon lui, la croissance du Brésil passe par l’intensification de l’agriculture. Symboliquement, la fusion annoncée, puis mise aux oubliettes, des ministères de l’agriculture et de l’environnement semblait montrer la nouvelle orientation de la présidence qui prendra ses fonctions en 2019. La (re)primarisation de l’économie aura bien lieu… A quel prix ? Quelques signes positifs peuvent laisser augurer d’un avenir moins sombre. Il semble que le lobby agricole lui-même, proche du nouveau président, craigne une mise au ban mondiale des exportations agricoles brésiliennes en cas de politique environnementale trop ouvertement impactante. La société civile brésilienne, active à travers ses citoyens soucieux de préserver l’extraordinaire richesse du pays en termes de biodiversité et des associations organisées et déterminées, ne compte pas laisser cette politique environnementale aux seules mains des politiciens et de l’agro-business.