A escravidão brasileira na Holanda e em Pernambuco

L’esclavage a été aboli au Brésil en 1888, quarante ans après la France. Peut-on se réjouir pour autant que le pays des droits de l’homme et des Lumières ait pratiqué cette abomination jusqu’en 1848 ? Pis, qu’il l’ait rétabli en 1802 par le biais de Napoléon, cédant aux pressions des planteurs antillais ou que certains de ses plus illustres philosophes aient été actionnaires de compagnies organisant la traite des esclaves ? Loin s’en faut ! Le propos du texte de zona curva est bien de montrer les racines profondes de la violence au Brésil, au-delà même des inacceptable inégalités ki sociales.

Ce texte remarquable a, entre autres, deux mérites.

En premier lieu, il fait le lien entre les violences actuelles, commises par la police, calquées quelquefois encore sur des actes de torture pratiqués sur des esclaves comme le « Pau de Arara ». On peut y percevoir les racines d’une anthropologie de la violence d’une société née dans le sang de la conquête territoriale et de l’esclavage. On peut sans doute faire un parallèle avec cette acceptation de la violence comme norme sociale et le concept de « brutalisation des esprits » développé par l’historien américain George Mosse pour décrire l’attitude des peuples européens dans l’entre-deux-guerres.

Dans un deuxième temps, on peut y voir que la perception de la société coloniale brésilienne a été esthétisee par les ouvrages princeps d’auteurs comme Gilberto Freyre dans « Maîtres et esclaves » par exemple, pour alimenter un « roman national ». Les Bandeirantes, soudards menant des expéditions de conquête territoriale au nom de la couronne portugaise, ont longtemps été présentés de manière romantique. Le nom d’un des plus hauts sommets brésiliens leur a été dédié.

La lutte contre la violence est polysémique et complexe et ne pourra être réellement efficace que quand l’ensemble de la société civile aura convenu du caractère « sacré »(à prendre ici dans son acception sociale transcendante) de la vie et de la dignité humaine.