

Les lois sur les « écocides », qu’elles soient françaises ou brésiliennes, apparaissent comme des coquilles vides. Le principe pollueur-payeur ne saurait réellement réparer les dégâts commis par les pollueurs. Les grands groupes industriels, en particulier les compagnies pétrolières, forts de leur certitudes, ont longtemps occulté, voire mis en doute, les conclusions des experts qui mettaient en garde dés les années 70 d’un risque d’un réchauffement climatique lors de cette ère « anthropocène » lié à l’activité anthropique et en particulier la combustion d’énergies fossiles. Au positivisme comtien des 30 Glorieuses allait succéder chez certains écologues et écologistes un vision plus « décliniste » de l’évolution du monde. Lors du premier sommet de la Terre en 1972 à Stockholm, les chercheurs avaient déjà montré le lien existant entre les pluies acides et les émissions de dioxyde de carbone des sociétés occidentales. Dans son article, Audrey Garric rappelle « On savait déjà que ExxonMobil, BP et Shell ont longtemps nié le changement climatique dont ils étaient pourtant certains de la gravité. Qu’à coups de milliards de dollars, les géants pétroliers américain, britannique et anglo-néerlandais ont fait circuler des fausses informations et financé des climatosceptiques. Qu’ils ont entravé de manière méthodique toute politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Une étude publiée par deux historiens et un sociologue, dans la revue scientifique Global Environmental Change, mercredi 20 octobre, accable cette fois le fleuron français des énergies fossiles : TotalEnergies » (op.citée). Les deux géants français, Total et Elf, savaient et ils ont tout fait pour décrédibiliser les publications et les mises en garde des experts contre le caractère inéluctable du réchauffement climatique d’origine anthropique.