L’Amazonie colombienne elle aussi victime de la déforestation et de la violence

Les élèves de Seconde le savent bien. L’Amazonie dépasse le seul cadre géographique du Brésil, si vaste soit-il. Le voisin colombien dont les longues années de lutte entre les FARC et les paramilitaires avaient occulté les problématiques environnementales, rappelle brutalement que sa partie du poumon vert de la planète est en danger, tous comme les protecteurs de la nature, dont les communautés amérindiennes. Les appétits que suscitent les immenses ressources de cette région se mesurent à l’aune des prédations et des violences exercées dans cette partie de l’Amazonie. Les gigantesques forêts primaires de la planète ont payé un lourd tribut à cette période de l’anthropocene. Certains espaces des zones inter-tropicales se sont longtemps caractérisés par de faible densité, vestige pour les tenants de la géographie déterministe de son caractère intrinsèquement répulsif. De fait, ces faibles densités ont laissé l’impression aux conquistadors européens d’espaces où l’empreinte humaine était inexistante. Le mythe d’une terre restée à l’état de nature et au ressources infinies a longtemps dicté une prédation immodérée des hommes, au mépris de la nature et des hommes qui y vivaient. Las, cette vision a fait long feu. On sait désormais que de nombreuses ressources sont finies. Pourtant, les problèmes de gouvernance colombiens, les vicissitudes d’une croissance économique capricieuse dans un pays aux prétentions d’émergence ont relégué au fond du tiroir les considérations environnementales. La corruption, les lobbys agricoles, la puissance des multinationales gangrènent chaque jour un peu plus les nécessaires prises de mesures visant à exploiter durablement l’Amazonie. En 1968, des étudiants avaient écrit sur un mur « la maison brûle et grand mère se peigne ». Aujourd’hui, c’est notre maison, l’Amazonie, qui brûle…et les gouvernants et les sociétés se peignent encore.