https://www.24heures.ch/monde/ameriques/bolivie-franchit-production-lithium/story/15062279
Le éros du développement durable aura-t-il raison du thanatos du capitalisme ? Rien n’est moins sûr. A ce jour, il ne peut y avoir de voiture électrique (et de téléphone cellulaire) sans lithium. Or, le lithium est présent en grande quantité dans les entrailles du Salar de Uyuni. Il y a d’ores et déjà de nombreux bassins d’évaporation sur le Salar. Plutôt photogénique, ces bassins dont le bleu acier tranche avec le blanc du sel de gemme, risquent à terme, de couvrir une grande partie du Salar et de détruire à jamais cet environnement unique. Or la Bolivie est un des pays les plus pauvres d’Amérique latine et le lithium apparaît comme une opportunité de développement. Est-ce le prix à payer à la mondialisation ? Ici encore, le problème n’est pas (que) bolivien. C’est bien d’une approche globale du développement dont il s’agit. En effet, peu de Boliviens auront l’opportunité de conduire une véhicule électrique ou hybride. L’avenir du Salar se décide tout aussi bien dans les ministères boliviens que dans les salons feutrés des organisations internationales, de Davos à Washington.