Un magazine diffusé par Ushuaia en 2017 et reprogrammé en octobre 2019 a contribué à vulgariser une découverte au nom poétique : les rivières volantes brésiliennes. Cette (re)découverte de l’importance de la sylve amazonienne dans la production d’humidité et de pluie dans cette région du monde renforce la conviction du caractère vital de la sauvegarde du poumon vert de la planète.
« On a inventé ce nom de rivières ‘volantes’, c’est assez poétique, c’est une bonne manière de démontrer que, même si on ne les voit pas, il y a des rivières. Ce sont des courants d’air chargés de vapeurs d’eau. C’est-à-dire que si on arrivait à condenser ces vapeurs d’eau, on ferait vraiment une rivière réelle. Et on parle de quantités extraordinaires d’eau. Un arbre d’une grande portée est capable de rejeter dans l’atmosphère 1000 litres d’eau par jour, ça représente en fait 20 milliards de tonnes d’eau tous les jours dans l’atmosphère. C’est pratiquement aussi grand que la plus grande rivière du monde, la rivière Amazone. Je crois que peu de personnes étaient conscientes qu’en fait le bassin amazonien, plutôt qu’un poumon, est plutôt une pompe hydraulique« , explique Gérard Moss.
La destruction de la forêt amazonienne est bien plus que « l’ablation d’un poumon » avec laquelle on pourrait survivre. Cela signifierait, selon, les spécialistes partie prenante de l’expérience, la destruction d’un système hydro-orographique dont l’impact serait régional et mondial. L’expérience rappelle ainsi la position « au vent » de la mégapole de Sao Paulo qui bénéficie encore de l’effet de ces rivières volantes, alors que la cité pauliste se situe à plusieurs milliers de kilomètres de la sylve amazonienne, et quand d’autres villes où régions aux mêmes caractéristiques géographiques sont confrontées à des pénuries plus ou moins longues de pluie. C’est bien un système vital pour un pays, un continent et la planète qu’il s’agit dés lors de maintenir. Le thanatos du capitalisme sera-t-il plus fort que l’Eros de l’humanité ?