http://vegetarianismoagora.blogspot.com/2011/11/voce-ja-comeu-amazonia-hoje.html
L’excellent site lanceur d’alerte brésilien « reporterbrasil » (https://reporterbrasil.org.br/), qui a fait l’objet d’un article et de nombreuses références sur Tiradentes-Géographie, a dénoncé l’achat par les grandes compagnies brésiliennes comme JBS, Marfrig et Frigol de viandes bovines issues de zones forestières amazoniennes défrichées illégalement, souvent par brûlis. (reporterbrasil.org.br/2019/08/jbs-marfrig-e-frigol-compram-gado-de-desmatadores-em-area-campea-de-focos-de-incendio-na-amazonia/).
L’origine anthropique et criminelle des feux de forêt en Amazonie, pour créer des pâturages est un fait désormais connu et reconnu. Selon Green Peace, 9 feux sur 10 ont pour finalité de créer des pâturages (op.citée). Le Brésil de Lula et Dilma, avant qu’il ne réduise la forêt à l’état de lucre à exploiter sans discernement sous J.Bolsonaro, avait mis en place des outils législatifs contraignants pour lutter contre ce qu’il considérait alors comme des « crimes environnementaux ». Dans un article du 2 juillet 2019, le site reporterbrasil, conjointement au quotidien anglais « The guardian » et le « Bureau of Investigative Journalism » avait enquêté sur l’achat de bovins par les multinationales brésiliennes de viandes pré-citées. De nombreuses têtes de bétail abattues dans leurs abattoirs étaient effectivement issues de « fazendas » inscrites sur la liste noire des fermes d’élevage qui défrichent illégalement la forêt, voire qui sont signalées comme développant des pratiques d’esclavage moderne. Les entreprises JBS, Marfrig et Frigol arguent de la difficulté de « tracer » les bovins. Certains éleveurs, pour noyer la traçabilité des bovins, vendent des bovins effectivement nés sur des terres défrichées illégalement mais engraissés sur des pâturages « légaux ». Cette pratique est appelée « blanchiment bovin ». Les entreprises JBS et Frigol se son engagées à signer et respecter une charte qui garantit l’origine des bovins. Cependant, le manque de moyens technologiques empêche un suivi efficient des zones de patûrage des élevages. C’est pourtant en s’en prenant au porte-monnaie des éleveurs criminels que les entreprises bovines brésiliennes juguleront (en paroe) ce problème. La société civile peut et doit contraindre l’Etat à appliquer des lois contraignantes aux auteurs de crimes écologiques. Une solution parallèle consiste à exiger une traçabilité des produits de la part des consommateurs et à substituer des protéines végétales aux protéines animales.