Javier Milei, avatar de la descente aux enfers argentine

L’Argentine, avait-on l’habitude de répéter dans les salles de cours d’histoire et de géographie de l’Amérique latine, avait tout d’une grande. Une terre généreuse qui en faisait un grenier à blé pour la planète, un système scolaire et universitaire performant dans cette partie du monde, une industrie moderne. Las, les hommes semblent avoir pris un malin plaisir à saborder un pays qui s’affirmait comme une extension naturelle du vieux monde. Certes, l’histoire s’était écrite sur le palimpseste ensanglanté de la conquête européenne de cette région à partir du 16ème siècle. Les systèmes oligarchiques, le caudillisme et le populisme récurrent, la terrible junte soutenue par les États-Unis ont mis à genoux une terre qui, pour des centaines de milliers d’émigrants francais, avait l’apparence du pays de cocagne. Les PAS (politiques d’ajustement structurel) imposées par le FMI en échange d’écus sonnants et trébuchantems ont porté le coup de grâce à ce pays qui semblait pourtant avoir été dessiné par les dieux. Comme on dit avec humour chez le voisin brésilien, si Dieu a dessiné la terre, par souci d’équité, il a choisi un peuple incapable de l’apprécier. Milei semble être le dernier avatar de cette malédiction.

https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/11/l-irruption-de-javier-milei-en-argentine-n-a-rien-d-un-accident-de-l-histoire-elle-est-la-rancon-de-la-longue-descente-aux-enfers-du-pays_6205182_3232.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=android&lmd_source=default

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