Certes, l’Amazonie vit sa saison sèche, mais elle est confrontée à une sécheresse d’une ampleur inconnue jusqu’alors. Les animaux, la flore et les hommes se meurent. Les dauphins rose emblématiques, les botos, meurent par centaines, comme les poissons. Certains cours d’eau ou des lacs se retrouvent à sec, alors qu’ils restent normalement navigables en saison sèche. Le stress hydrique de la région et son impact sur les arbres va affecter les « rivières volantes », ces masses humides qui influent sur la pluviométrie de toute l’Amérique du Sud et au-delà. La savanisation de certaines zones progressent, sous les coups cumulés des hommes et de Dame Nature, enclenchant un processus (inexorable ?) de diminution du nombre et de la taille des arbres, renforçant un phénomène de perte de biodiversité. La prise de conscience par le peuple et le gouvernement brésilien ainsi que par la communauté internationale pourra-t-elle, à terme, arrêter ou ralentir ce processus de régression de la forêt et de l’écosystème amazoniens ? La tendance sur plusieurs années n’incite pas vraiment à un optimisme démesuré.

